Pourquoi Angela Merkel ouvre subitement ses bras aux migrants

Publié le par Abdelkarim Chankou

 

Mais qu’est-ce qui est derrière le revirement spectaculaire de la chancelière allemande Angela Merkel sur le sujet de l’arrivée massive de migrants en Europe? En été elle était encore contre un sauvetage « trop onéreux » de la Grèce et il y a quelques semaines elle a fait pleurer une fillette palestinienne en lui disant brutalement que l’Allemagne ne peut pas accueillir tout la misère du monde avant de la réconforter… Ce revirement spectaculaire de la chancelière allemande, appelée par des migrants « «Maman Merkel », ne semble être que l’œuvre de puissantes officines allemandes qui font et défont l’opinion publique. Lesquels organes auraient convaincu la chancelière des bénéfices que l’Allemagne pourrait tirer de l’ouverture de ses frontières à près d’un million de réfugiés syriens, rien qu’en 2015 ! En effet, et au delà des clichés du genre l'Allemagne a besoin de main d'oeuvre fraîche et peu gourmande (1) du fait du vieillissement de sa population (pour le capital, un prolétaire n'a ni couleur ni odeur du moment qu'il a de l'énergie à brader) , il semble acquis que dès leur régularisation sur le sol germanique, la majorité de ces nouveaux arrivants se dirigeront vers les pays du Sud de l’Europe (2) où l’obstacle culturel, particulièrement linguistique, est moins brutal et dissuasif, comme la France, l’Italie ou l’Espagne et surtout où le système D et les petits jobs au noir permettent à n’importe quel réfugié sans aucune qualification de vivre. Donc à terme ne resteront en Allemagne que les plus compétents professionnellement (médecins, ingénieurs, chefs d’entreprise, sportifs de haut niveau, artistes, agriculteurs qualifiés…),  et les fortunés surtout les chrétiens, lesquels en plus, comme c’est souvent le cas au Moyen-Orient, manient parfaitement la langue de Goethe. Et ce pour des raisons historiques dont la fascination de ces pays arabes pour l’Allemagne qui a massacré des millions de juifs dans les années 30 et 40. Ainsi l’Allemagne aura fait d’une « bière » trois coups. D’un côté, elle aura gagné gratuitement des dizaines de milliers de travailleurs qualifiés et de businessmen prêts à injecter leur butin dans l’économie allemande dont certains en connaissent déjà les subtilités pour avoir traité avec leurs homologues allemands dans les années précédant la crise syrienne, et de l’autre, elle aura réussi à convaincre ses partenaires européens de l’urgence de revoir les accords de Schengen qui permettent à tout réfugié régularisé dans un Etat Schengen de pouvoir à sa guise s’installer dans tout autre Etat de cet Espace de son choix, en faisant le voyage à pied si ça lui chante !

Un prolétaire n'a ni couleur ni odeur du moment

qu'il a de l'énergie à brader

En fait l'abolition de Schengen et l’effondrement des accords de Maastricht qui s’en suivra est le but que semble rechercher Berlin qui est convaincu que l’Europe dans l’état actuel finira par épuiser ses ressources ; d’autant que ses partenaires voient en elle le tiroir-caisse du continent. Et le fait que Nicolas Sarkozy réitère sa demande de revoir les accords Schengen et surtout l’instauration d’un « statut provisoire de réfugié de guerre » corrobore ce qui est écrit ci-haut ? Quant au troisième coup de Merkel, il est plus subtil, plus insidieux : l’histoire a montré que souvent les premières vagues de migrants sans le sou est suivie par d’autres vagues de migrants beaucoup plus aisés (c’est un peu l’effet des moutons de Panurge). Aux Etats-Unis, les premières vagues de migrants étaient constituées de gens pauvres qui ont été suivis par d’autres beaucoup plus nantis et c'est dans les valises de ces derniers que la moitié de l'or d'Europe est passée outre atlantique ! Donc fort probablement après ces vagues de migrants syriens (qui comprennent parmi eux des Irakiens, Palestiniens, Yéménites et Libanais...), il y en a aura d’autres mais pas forcément syriennes… En effet, nombre de pays arabes, du Golfe notamment, sont menacés à court terme de guerres civiles et les familles riches de ces pays partiront certainement en Allemagne. Avec leur sous et leur amour pour la Germanie où ils créeront des ponts solides avec leurs cousins des Etat-Unis dont les grands-parents étaient partis en Amérique à la fin du XVIIIe et dont beaucoup occupent des places de choix dans l'entreprise, la société et l'administration américaines.

(1) Puisque l'Allemagne vieillit et a besoin de main d'oeuvre jeune pourquoi elle ne s'adrese pas aux réservois traditionnels du Maghreb et de Turquie, dint elle est liée aveclle par des accords de coopération ?

(2) Merkel espérerait aussi, et je partage ici l'avis Jean-Luc Mélenchon,  que lorsque la situation socio-économique en Espagne, Italie, Portugal, devviendra intenable, les cerveaux de ces pays partiront refaire leure vie en Allemagne où ça paye bien...

Publié dans Opinion

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