Israël-Palestine : Un débat qui fera «datte» !

Publié le par Abdelkarim Chankou

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Pendant qu’à Washington le président Barack Obama et sa ministre des affaires étrangères, Hillary Clinton, essayent, bon an mal an, de rapprocher le plus possible les positions de ses deux invités palestinien et israélien, le débat fait rage dans le monde arabo-islamique. Non pas au sujet de la question des réfugiés palestiniens ou du statut de Jérusalem, ni du partage des eaux entre les deux peuples voisins, encore moins du « degré de souveraineté » du futur Etat palestinien indépendant, si jamais celui-ci voit le jour dans les prochains mois.

Le débat est beaucoup plus profond. Beaucoup plus essentiel. Il porte sur un vrai sujet, celui des dattes israéliennes qu’on trouve dans les marchés de certains pays arabo-musulmans ! Un débat qui fera certainement date.

Ainsi pendant que Barack Obama et Hillary Clinton font la danse du ventre à Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahu afin de les amener à envisager l’avenir des négociations directes avec plus de sérénité, des imams et des oulémas ayant pignon sur rue haranguent les foules arabes et musulmanes par le biais des télévisions satellites en leur interdisant de consommer tout fruit importé d’Israël, particulièrement les dattes que la majorité des musulmans pratiquants mangent en premier pour rompre le jeûne. « Celui qui rompra le jeûne avec des dattes israéliennes, son jeûne sera considéré comme invalide. », crie un de ces imams du panarabisme has been qui ignore ou feint d’ignorer que si pour beaucoup de ces jeûneurs, la datte cueillie en Israël est recherchée c’est surtout parce qu’Israël est avant tout une terre sainte pour les musulmans : n’oublions pas qu’avant d’orienter leur prières vers la Mecque, ces derniers les dirigeaient vers Jérusalem, troisième Lieu Saint de l’Islam, après la Mecque et Médine. Ainsi les dattes israéliennes sont supposées être bénites au même titre que les saoudiennes.

En bref, notre propos ici n’est pas de pérorer sur les vertus gastronomiques ou médicinales des dattes cueillies sur des terres saintes de l’Islam, mais de dire que vues sous cet angle les négociations entre Abbas et Netanyahu semblent plus relever du dialogue de sourds ou du poker menteur que de ce qu’espèrent Obama et le monde arabe modéré. Comme l’a sous-entendu Netanyahu dans son allocution le vendredi, si les deux peuples ne veulent pas s’entendre, les chefs n’y pourront rien. En effet, comment envisager l’avenir avec sérénité quand on en est encore à débattre de la licité ou non de manger la datte israélienne durant le ramadan ?

Publié dans Focus

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