La ville, le grand défi permanent

Publié le par Abdelkarim Chankou

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La ville est un grand défi de demain est en même temps un défi de toujours. Les grands pôles socio-économiques comme Casablanca, Tanger, Agadir, Fès, Marrakech… Ou encore Paris, Marseille, Bruxelles, New York, Tokyo, Berlin, Frankfort, Rome, Milan, Chicago ou Barcelone… sont candidates à accueillir d’énormes flux d’émigrés et d’immigrés qui feront de ces mégapoles presque des Etats dans l’Etat. Ce qui implique une grande responsabilité grandissante des édiles qui sont chargés de la gestion de ces villes. Lesquelles seront de plus en plus difficiles à contrôler par la police aussi bien au niveau sécurité urbaine que circulation routière. Idem des sociétés de services chargés de la distribution de l’eau et de l’électricité ainsi que l’assainissement liquide. Seules de grandes entreprises qui ont accumulé assez d’expérience seront à même d’être à la hauteur des défis dans un contexte de changements climatiques de plus en plus chaotiques.

Or à quoi sert une ville sinon à matérialiser et refléter le bien-être du citadin qui l’habite. A répondre à ses espoirs et attentes, à faciliter sa vie…Bref à le rendre heureux, fier de sa ville. Un ratage de gestion et ce sera des ghettos périphériques où se nourrira l’exclusion et la délinquance, où mourront convivialité et brassage des cultures. Un manquement aux responsabilités et la ville étouffera dans les embouteillages et le bétonnage alors que l’habitant suffoquera à cause de fumées bleuâtres et nauséabondes. La ville ce sont d’abord des logements bien conçus, des routes bien faites et bien entretenues, des espaces verts verdoyants et sassez nombreux, des égouts capables de résorber des surplus d’eaux pluviales, des parkings pour désengorger l’espace public etc.

Casablanca qui est une mégapole deux fois peuplée que le Gabon cristallise, hélas, tous ces maux et défauts. Mais elle l’a la chance d’être jumelée depuis longtemps avec des mégapoles de renom comme Bordeaux et Chicago. Ce jumelage via le benchmarking, permet aux édiles de Casablanca de tirer profit de l’expérience de ces deux grandes villes. C’est le prix à payer pour conjurer le sort en évitant le déclin des grandes villes comme Casablanca. Laquelle a été un laboratoire architecturale entre les années 20 et 50, accueillit la célèbre conférence d’Anfa qui sonna le glas du nazisme. Un creuset cosmopolite où tout le monde peut vivre quels que soient ses moyens, sa race ou sa religion. C’est cet acquis qu’il faut préserver.

« Ce sera dans les espaces urbains de l'inter-culturalité que se gagnera ou se perdra demain le défi de l'alliance de nos civilisations et le retour d'un dialogue serein et apaisé entre nos religions et nos cultures », a notamment remarqué M. André Azoulay, Président de la Fondation Anna Lindh pour le dialogue des cultures lors de la 3e édition du Forum des villes américaines et des villes arabes tenu à Casablanca les 13 et 14 décembre dernier qui a vu la participation entre autres du maire de Chicago, M. Richard Daley. Et le Conseiller de SM le Roi Mohammed VI de nous rappeler au bon souvenir d’un grand homme Fernand Braudel, le chantre de la Mare Nostrum : « les plus pages de la modernité et l'éclat méditerranéens ont été écrites à une période où les villes de la Méditerranée avançaient et éclairaient le monde en se tenant la main dans la main ». Fernand Braudel.

Publié dans Société

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