Royal Air Maroc : Qui veut la peau de Benhima ?

Publié le par Abdelkarim Chankou

 

 

Driss Benhima PDG de la Royal Air Maroc (RAM) a du cran. C’est presque un pléonasme. Une semaine après le premier round qui l’a fait confronter au feu nourri des députés de la Commission des Finances de la Chambre des représentants sur la situation financière de la compagnie nationale, un peu malmenée ces deux dernières années par la conjonction d’une série de  problèmes  comme les grèves sauvages aussi  intempestives qu’itératives des pilotes et des techniciens sans perdre de vue l’ouverture du ciel qui a obligé les autorités ariennes marocaines de tutelle à autoriser des compagnies à bas coût de desservir des aéroports sensibles et stratégiques comme Casablanca si bien que la RAM s’est vue en peu de temps contrainte à voler en rase-mottes, les ailes plombés, voilà que l’ex-ministre des Transports, du Tourisme et de l’Environnement revient le jeudi 17 mars pour un second round devant les mêmes députés assoiffés de connaître les raisons du déficit et surtout le salaire du boss. Rien que ça.  Mais chers lecteurs ne décollez pas de vos sièges ! La relative mauvaise santé financière de la RAM n’a rien à avoir avec le salaire du patron. Le PDG qui n’a pas jugé bon de dévoiler le montant de son salaire comme l’ont réclamé un député, c’est son droit, a par contre déclaré qu’en termes d’avantages en nature, « percevoir le 24ème  salaire de la compagnie» ! Et pan sur le bec !

 

Bref, notre propos ici n’est ni de jouer aux apprentis-sorciers ni aux petits juges d’une cours des comptes. Je laisse l’exercice aux politicards.  Ils font ça très bien.

 

Mais ce qui a attiré mon intention lors de cette seconde séance de « hearing » comme disent les anglo-saxons,  c’est le fait que certains honorables députés se sont attaqués à M. Benhima  sur des questions sinon sordides du moins bizarres. Par exemple : pourquoi le mangement interdit-il à son personnel musulman de faire la première cinq fois par jour comme le stipule la charia. Le Président a répondu, entre autres, qu’il applique une circulaire du Premier ministre à ce sujet et qui concerne la grande prière du vendredi dont la RAM paye même le salaire de l’imam.

 

Mais cette réponse n’a point satisfait ces députés dont un aurait quitté la salle en claquant la porte après voir ironisé sur le fait que l’Islam est la religion de l’Etat et  que de ce fait le législateur n’a pas besoin d’inscrire l’obligation de faire les cinq prières dans le Code de Travail ! Vous imaginez l’ambiance. Et je vous passe des vertes et des pas mûres comme une autre question sur le harcèlement sexuel dont se seraient plaintes certaines hôtesses parmi lesquelles il y aurait eu quelques unes empêchées de porter le hijab ! Vraiment ce n’est plus la Royal Air Maroc que l’on connaît par son sérieux, son professionnalisme et sa qualité de service, où aucune hôtesse n’a porté le hijab depuis la mort d’Air Atlas et la naissance de la RAM  en 1957, comme l’a rappelé d’ailleurs M. Driss Benhima : C’est « Air Kaboul » ou « Taliban Airways » que croient voir lesdits députés dans la RAM. Sans blagues ! Imaginons un petit chouia que la Présidence accède aux souhaits de certains membres islamistes de la commission des Finances (qui selon une source bien informés sont télécommandés par un vieux parti au gouvernement à qui la tête de M. Benhima ne reviendrait pas pour des raisons corporatistes), et qu’avant chaque décollage d’un avion, on entend la voix d’une hôtesse en hijab crier « embarquement immédiat dès que le pilote aura fini sa première prière de la journée ». Un touriste américain, surpris, qui  se demande alors et à juste raison : « prière de bonjour ou d’adieu ? ». Qu’Allah ne plaise… Imaginons aussi un touriste russe-, même si les grands consommateurs d’alcools dans les avions demeurent les Marocains-, qui a la trouille en avion demander à une hôtesse en hijab de lui servir un petit verre de vodka pour dénouer la boule qui lui serre la gorge et que cette dernière lui répond « Niet, seulement thé, monada ou rien ». Eh bien ce ne serait pas comme ça que le Maroc attirerait les 10 millions de touristes ! On est même en droit de se demander si en 2020, il resterait 10 millions de Marocains dans ce Maroc là.

 

Vite à boire et fissa !

Publié dans Edito

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D
<br /> je prend souvent la royal de lyon a marrakech. DEPUIS 1an les vols on tous des retard voir annulé de plus les avions son sale. tres mauvais image du pays car avec les ferry ces la meme chose.pour<br /> les 10 millions de escompte il faut et reste de gros effort a faire sinon gare<br /> <br /> <br />
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