Un air de déjà vu : Juin 1981 !

Publié le par Abdelkarim Chankou

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Excepté l’inflation qui est relativement maîtrisée autour de 2.5 % grâce à une bonne année agricole 2012, au maintien du taux directeur de Bank al Maghrib à 3 % et au gel des salaires, la situation socio-économique qui prévaut au Maroc, depuis le 2 juin 2012, rappelle un air de déjà vu. Celui qui a précédé les sanglantes émeutes dites de pain de juin 1981, à Casablanca. En effet, à cette époque le taux d’inflation dépassait 12,5 % notamment à cause de quatre années de sécheresse successives (1980-1984).

 

Pour le reste c’est kifkif ou presque. En effet, excepté cette nouveauté par rapport au gouvernement présidé par feu Maati Bouabid à savoir le fait que l’actuel accepte de se surpasser pour baisser la tension sociale par une politique gesticulatoire qui n’a rien à envier à la clownerie professionnelle, on note la présence des mêmes ingrédients : grogne syndicale, augmentation des prix des carburants, renchérissement du panier de la ménagère, blocage politique, diktat du FMI, augmentation du taux de chômage et fermeture des usines…

 

Mais jusqu’à quand durera ce cinéma ? Croit-on que les sporadiques manifestations et marches de protestation aussi ridicules que placebo comme celle organisée récemment à Rabat à l’appel du Secrétaire général de l’UGTM, Hamid de Chabat, qui n’a rien trouvé de novateur que d’associer l’espèce asinienne à la marche, vont intimider les faucons du FMI pour le convaincre de faire marche arrière en laissant  le gouvernement agir à sa guise ? Evidemment la réponse est niet. Fini le temps de la planche à billets, des grands travaux, du copinage, du nepotisme et des largesses salariales.

 

L’actuelle coalition Benkirane ou celle qui la remplacera prochainement  est acculée à faire preuve de beaucoup d’imagination pour sortir de l’ornière de l’immobilise et de la crise. Car tout a un prix, même l’aide des frères…

Publié dans Edito

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