Union du Maghreb Arabe : Beaucoup de blabla, peu de bon sens

Publié le par Abdelkarim Chankou

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L’Union du Maghreb Arabe  redevient d’actualité après 23 ans de blocage. Le Printemps arabe, la crisse financière internationale et ses retombées néfastes sur l’Euro Zone  sont passées par là.  Les Algériens qui ont combattu toute idée de relance du projet maghrébin initié à Marrakech le 17  février 1989 par les cinq chefs d’Etat d’alors plus pour anticiper un avenir incertain suite de la chute du Mur de Berlin le 1er décembre de la même année que pour satisfaire un réel besoin des peuples de la région se sont rendus soudainement compte que leur intérêt réside dans une monarchie marocaine stable et forte. Alors que jusqu’au déclenchement de ce printemps arabe, il y a un peu plus d’un an, la junte au pouvoir à Alger n’avait jamais raté une occasion pour fustiger le régime monarchique  marocain en le taxant de tous les maux. Maintenant,  la junte qui tire les ficelles au Palais de la Mouradia, est convaincue que son salut dépend de celui de son voisin marocain. Celui de ses autres voisins maghrébins, à savoir la Tunisie et la Libye, important peu. Les régimes ont changé dans ce deux pays sans que rien ne se passe à Alger…


Cette nouvelle donne est la meilleure assurance-vie pour une UMA ravivée et  remise orbite. Mais, il faut le dire, l’UMA n’est pas pour demain. Soutenir le contraire c’est se foutre de la gueule du monde ou amuser la galerie. Du moins pour deux raisons. Que voici sans ordre d'importance.


1- Les peuples qui vivent immédiatement et respectivement  au sud de la Mauritanie, de l’Algérie et de la Libye, en l’occurrence le Sénégal, le Mali et le Tchad dans leur majorité, ne mangent pas à leur faim ; alors que la Mauritanie exporte du bétail et de la viande rouge sans oublier les recettes faramineuses que tirent Alger et Tripoli de leurs ressources pétrolières et gazières ! Cela veut dire que si jamais une naissance de l’UMA est décrétée aux forceps, pression de Washington aidant,  cet espace maghrébin sera vite envahi par des va-nu-pieds et affamés tchadiens, maliens ou sénégalais. C’est inéluctable. La règle comme dans la loi de la pression osmotique en chimie physique étant que les milieux riches sont toujours inversement envahis par les milieux  pauvres. Or une éventuelle UMA propsère va inévitablement doper les flux migratoires vers elle.


2- L’arabe, la langue commune des cinq pays maghrébins est un vrai obstacle à leur union ; contrairement à ce que soutiennent les analystes et experts de dernière heure ; dont un certain le Tunisien  Abdallah El Kahlaoui, ministre-conseiller auprès du Président de la République Moncef Marzouki, qui invité à la dernière émission de la chaîne de télévision de 2M,  a cru que l’Union européenne est composée de 24 pays et non de 27 ! Abdallah El Kahlaoui et assimilés oublient ou ne savent pas que la langue commune est chez les peuples arabes un grand problème. Autrement dit pourquoi les tribus arabes faisaient-elles la guerre entre elles, parfois pour des raisons sordides ? Si bien que et sans jeu de mots, l’on se demande si les Koraïchites qui s'entretuaient pour un oui ou un non parlaient une même langue…


3- Une Union du Maghreb Arabe dans le contexte actuel  aura plus de chance de rassembler à une « Union des extrémistes islamistes arabes » rêvant d’un califat islamique au sud de l’Europe que celle d’honnêtes peuples arabes aspirant au bien-être et à une vie décente.


Moralité : Une Union, quand elle est forcée, ne fait pas la force. Amen !

Publié dans Edito

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