La blague des « terroristes modérés », à consommer avec modération !
Après les islamistes modérés, les terroristes modérés ! Qu'est-ce qu'on n'aura pas entendu avec cette histoire de guerre en Syrie ! Pour justifier leur protection des différents groupes armés combattant l’armée de Bachar Assad, les puissances occidentales les appellent des « islamistes modérés », sous-entendu des terroristes du juste milieu, dans le genre à vous loger un pruneau bien chaud - et froidement - au milieu du front, pour un oui ou un non. Pourtant l’expression « terroristes modérés » bien que saugrenue semble bien plaire au vulgum pecus qui bien édulcorée par les médias officiels la populace la gobe sans retenue ni modération. Sauf, peut-être, quelque brebis égarées ou galeuses qui affichent maladivement un scepticisme déplacée. « Tous les groupes soi-disant non liés à l’Etat islamique et combattant également l’armée régulière de Syrie, les Occidentaux les appellent eux-mêmes être « des islamistes modérés ». Assez incroyable comme notion. C’est vrai qu’en terme de barbarie et de cruauté, difficile de concurrencer l’EI [même Al-Qaida est devenue un peu ringarde], mais en suivant cette « logique », on arrive à croire qu’il devient presque possible de classer les terroristes en plusieurs groupes, selon leur niveau de radicalité ou de « modération »: terroristes modérés, semi-modérés, plutôt modérés, pas vraiment modérés, pas du tout modérés, radicaux, ultra-radicaux et ainsi de suite. » Le schéma est simple, il se résume en deux camps, diamétralement opposés. D’un côté les bons aux visages angéliques brandissant l’étendard bleu de la liberté et d’autre les méchants aux gueules maléfiques agitant la bannière noire du totalitarisme. Pas besoin d'être grand clerc pour piger de quel côté est Poutine ; les chemins de la cognition étant balisée à l’avance par le martelage interminable de la bien-pensance et leurs cortèges médiatiques. Rien qu’en regardant les physionomies de Poutine et de son protégé Assad, l’on comprend, sans mal, pourquoi ils ne peuvent séduire un esprit occidental formaté (sans jeu de mots) pour les canons de beauté néo-classique. Il est arrivé en « roulant des épaules » commente une voix off de France 24 au sujet de la visite de Poutine à l’Elysée ce vendredi 2 octobre ! Tout est dit ! Poutine c’est le méchant, un de ces tontons flingueurs sorti tout droit d’un thriller de Tarantino.
D’un côté les bons aux visages angéliques
brandissant l’étendard bleu de la liberté
et d’autre les méchants
aux gueules maléfiques agitant la bannière noire du totalitarisme
Or la vérité est autre pour ne pas dire ailleurs. Les Etats-Unis qui ont passé des années et dépensé des dizaines de milliards de dollars pour créer de toutes pièces un nouveau « petit monde » selon leurs besoins, ne veulent pas d’yeux ou d’oreilles indiscrètes ou d’une présence gênante dans cette aire désignée sous l’administration de Bush Junior par le terme de « Grand Moyen-Orient » ; « un espace s'étendant du Maghreb et de la Mauritanie au Pakistan et à l'Afghanistan, en passant par la Turquie, le Machrek et l'ensemble de la péninsule Arabique. » ne pouvant s’opposer frontalement à Moscou, Washington et ses alliés européens accusent l’aviation russe qui a commencé mercredi pour la première fois des frappes sur le fief de Daech à Raqqa, « dont le chef-lieu éponyme est considéré comme la +capitale+ de Daech, qui contrôle la moitié du pays en guerre depuis plus de quatre ans », de cibler aussi des combattants de l’armée syrienne libre, autrement dit les « terroristes modérés ». Ces bombardements russes « ont également ciblé des objectifs dans les provinces d’Alep (nord), d’Idleb (nord-ouest) et de Hama (centre). » Le plus drôle encore dans cette bisbille entre les pro-Assad et les anti- Assad c’est que les premiers se tuent à répéter en publique que Moscou doit cibler et seulement cibler Daech. Comprendre que Moscou ne doit pas faire de la défense de ses intérêts en Syrie notamment la base de Tartous un prétexte pour éliminer les opposants d’Assad, comme si Daech était l’ami de ce dernier! « Assad est l’origine du problème syrien il ne doit pas faire partie de la solution. » ou encore « Assad a tiré sur son peuple au lieu d’ouvrir le dialogue… ». Un échantillon de leitmotivs fatigants qui peinent à tenir la route. Hamad ben Issa Al-Khalifa, roi de Bahreïn n’a-t-il pas maté dans le sang en février 2011une révolte populaire avec l’aide des chars envoyés par l’Arabie saoudite, faisant une centaine de morts. Et ce n’est un petit exemple parmi beaucoup d’autre.