Le cheikh Mohamed Hussein Al Amoudi est-il responsable des déboires de BNP Paribas aux Etats Unis ?

Publié le par Karim El Maghribi

De Droite à gauche : Hani Salem Sonbol (CEO ITFC-groupe Banque islamique) - Cheikh Mohamed Hussein Al Amoudi et Jamal Ba-amer lors de la signature d'un prêt de 180 millions de dollars en avril 2012.

Le groupe BNP Paribas est sous le coup d’une forte amende de 10 milliards de dollars que lui a infligé la justice américaine pour  « avoir contourné entre 2002 et 2009 des sanctions américaines contre l'Iran, le Soudan et Cuba, en effectuant des paiements en dollars dans ces pays ». L’information  est signée The Wall Street Journal  et  publiée avant-hier, jeudi.

 Si la sentence du tribunal américain se confirme et que groupe français  paye cette amende record qui représente un de profit, ce dernier aurait de gros problèmes dans l’avenir. Mais déjà le titre BNP a salué cette information en ouvrant en baisse de plus de 5% (une baisse beaucoup plus marquée que celle du CAC 40), passant sous les 50 euros et atteignant rapidement son plus bas de l'année (49,445 euros).

Mais pourquoi diable BNP Paribas a-t-il violé la loi américaine en traitant avec des pays ennemis de Washington entre 2002 et 2009 ? On sait que  BNP Paribas  tire l’essentiel de ses profits des grandes affaires surtout le négoce international dans les domaines des matières premières. Réponse évidente : l’appétit du gain. Mais un appétit du gain aiguisé par la crise financière internationale de 2008 dite des « subprimes », et qui a tellement déstabilisé le groupe qu’il a réclamé l’aide de l’Etat français en 2008. Seulement on sait que ni l’appât du gain ni l’appétit du  gain ne suffisant à eux seuls pour qu’une grande banque viole les lois internationales, surtout la réglementation de Big Brother. Il a fallu donc que quelque chose d’une grande urgence force  la main aux dirigeants de la banque pour que le pas soit franchi. Généralement cette chose s’appelle dans le jargon bancaire « un grand client ». Un poids lourd. Et quels sont les grands clients de BNP Paris Bas ? Impossible de les égrener tous comme un chapelet. Mais on peut déjà citer un nom et non des moindres : le magnat du pétrole, de l’agriculture et des mine, le saoudien d’origine éthiopienne, je nomme le cheikh Mohamed Hussein Al Amoudi. Lequel outre ses nombreuses possessions en Arabie saoudite, Ethiopie, Afrique de l’Ouest, Corne de l’Afrique, Suède, Amérique, France, Royaume-Unis, Espagne  (il possède une  imprimerie à Séville), Russie, Corée du Sud,  possède au Maroc des hôtels, un centre de conférence  et une raffinerie de pétrole. Laissons de côté le centre de conférence de Skhirat (Sud de Rabat), l’Amphitrite Palace dans la même cité balnéaire, d’autres hôtels à Mohammedia (30 km au nord de Casablanca), un mini groupe de presse (sans intérêt) dans la même mégapole et d’autres sociétés que gère son compatriote, prête nom et homme à tout faire Mohamed Ahmed Jamal Ba-amer, officiellement directeur général de la Société anonyme d’industrie et de raffinage (Samir) depuis 2004 , seule raffinerie du Maroc  que Corral Petroleum,  la holding du cheikh Al Amoudi,  a achetée à l’Etat marocain à hauteur des 2/3 du capital, en 1997.

Une vraie caverne d’Ali Baba

En difficulté au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la Samir comme l’ensemble des entreprises du cheikh al Amoudi dont la holding Midroc (Al Amoudi a même été l’objet d’une profonde enquête du FBI qui le soupçonnait de financer des groupes terroristes), a dû abuser du système D pour faire du chiffre, entre autres l’achat du pétrole iranien à des prix privilégiés pour le revendre sur le marché marocain et mauritanien au prix fort. Etant d’origine yéménite, Jamal Ba-amer, devrait compter des amis sûrs à Téhéran (1). Le filon est une vraie caverne d’Ali Baba. Il fallait seulement une source de financement solide pour payer les transactions ; car malgré le fait qu’il pèse 12 milliards de dollars, Al Amoudi  qui a commencé en fourguant des silos à grain et qui vend entre autres du riz éthiopien (denrée dont ont grandement besoin les éthiopiens) à son pays d’adoption (l’Arabie saoudite) n’est rien et ne peut rien sans l’appui des banques. L’opportunité d’une grande banque comme BNP Paribas qui plus est paye en billet vert s’avérait donc précieuse.

Pour ne citre que les années 2007-2013, la Samir a bénéficié d’une série de crédit de  BNP Paribas. Un crédit de 150 millions de dollars en automne 2007 ; un autre de  445 millions de dollars au printemps 2009 et un autre encore  de 180 millions de dollars en janvier 2013. Tandis  qu’en dehors du Maroc, BNP Paribas a accordé en 2013 un  financement de 350 millions de dollars  à Endeavour Mining  pour un projet minier en Afrique.Ce financement concernait « à 70% l’énergie et à 30% les mines» expliquait Thomas Lagrée, vice Président à la sous-division Metals & Mining, EMEA & CIS.

A qui appartient Endeavour Minning ?  A cheikh Mohamed Hussein Al Amoudi. Pardi !

La lune de miel entre l’empire Al Amoudi et BNP Paribas est telle que la BMCI, sa filiale marocaine, a payé les départs forcés de plusieurs cadres de la Samir, il y a de cela deux ans, et aux dernières nouvelles cette avance n’est toujours pas remboursée par la  Samir ! Il faut dire que depuis que les banques locales ont boudé la Samir dont le ratio endettement a  franchi le seuil critique (Le ratio dette nette sur Ebidta est passé à 33,6x en 2013 contre 8,63x en 2011), le top mangement de la Samir fait feu de tout bois : en 2012 la Samir a tout simplement cessé de payer Trafigura, groupe néerlandais spécialisé dans le négoce des matières premières. Curieusement cette même année la division de négoce pétrolier de Trafigura sera  déplacée de Genève à Singapour alors que  Jeremy Weir sera nommé CEO du groupe qui officiellement appartient à ses salariés.                                           

On peut dire sans médire que BNP Paribas s’est plombée les ailes en traitant avec des gens douteux.

(1) Le 6 Mars 2009, Le Maroc rompt ses relations diplomatiques avec l’Iran, une décision mal vécue par la Samir.

 

Le cheikh Mohamed Hussein Al Amoudi  est-il responsable des déboires de BNP Paribas aux Etats Unis ?

Publié dans Focus

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C,est un musilma que j,aime beaucoup qui aide les geants partout j,ai rencontre des amis qui on eu son aide mais moi je n,ai jamais eu son aide je veus ca merci. Mon numero. 00221778677777. Au senegal
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