Oumouloud, un antisémite au passé sulfureux
Mohamed Oumouloud,
député de l’Union constitutionnelle (un parti qui se définit comme libéral) est un antisémite et tient à le faire savoir. Sans gêne ni vergogne. La journée du mercredi 13 mai dernier a été
l’occasion pour lui de manifester sa haine des juifs. Saisissant l’occasion qu’offrait de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des Représentants (Chambre basse) consacrée aux
mesures de protection prises par le gouvernement contre la grippe nord-américaine, l’élu de la circonscription d’Inezgane, banlieue d’Agadir, a déclaré publiquement, donc, qu’il espérait d’Allah
qu’il jette le mal de la grippe porcine sur les juifs ! Mieux : selon un journal qui a rapporté
l’incident, la ministre de la Santé, Mme Yasmina Baddou, qui écoutait le député, a applaudi sa prestation. De mieux en mieux. Mais voilà pour les faits.
Le lendemain, quelques collègues de l’illuminé d’Inezgane ont condamné plus ou moins les propos de ce dernier. Pour Driss Lachgar de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), ce genre de
déclarations étaient attendues puisque la corruption et l’achat des voix permettent à des types comme Oumouloud de siéger dans l’enceinte du Parlement. Quant à Abdelaziz Rabbah, l’ex-président
des Jeunesses du Parti de la Justice et du Développement (PJD, islamiste), il a vite mis la bourde de son collègue sur le compte d’un malheureux lapsus lingua. Pour le conseiller du Premier
ministre, Omouloud visait les sionistes et non pas les juifs d’une façon générale. Alors que certains membres de la communauté juive marocaine se sont déclarés surpris par de tels propos qu’ils
ont déplorés. André Azoulay, pour sa part, a estimé que ce genre de déclarations ne fera qu’encourager tous les Marocains à lutter contre la haine.
Trois jours plus tard, quelques organisations de droits de l’Homme et Jamal Berraoui, le président de l'Organisation marocaine de lutte contre la haine et le racisme, ont condamné les propos de
Mohamed Oumouloud en laissant entendre qu’il y aura contre lui des poursuites judiciaires.
Hier, dimanche 17 mai, le quotidien arabophone Rissalat Al Oumma (l’organe de l’UC) publie en une sur plusieurs colonnes avec la photo de Oumouloud un communiqué où le parti recadre les propos de
son élu en les mettant sur le colpte d’un lapsus lingua. Le communiqué qui rappelle le soutien de l’UC au peuple palestinien ajoute que son élu a présenté ses excuses aux juifs. Les non
sionistes, ça s’entend. Tout juste le communiqué n’avait pas évoqué la réunion du G11 en Jordanie ou le festival Mawazine de Rabat !
Cependant ce communiqué a tout l’air d’être pondu à l’insu du plein gré de Mohamed Oumouloud, un homme qui aime parler la langue berbère dont il est fier. La preuve que ledit communiqué a été
préfabriqué est que le quotidien arabophone Al Jarida Al Oula a publié le même jour une interview de l’illuminé avec sa photo et une accroche à la Une où ce dernier a dit qu’il prie Allah
toujours pour qu’il disperse les juifs (photo) !
Bien entendu, le reste de la presse marocaine, à part le quotidien Al Ahdat Al Maghribya, n’a pipé mot de l’affaire. Pas même en revenant sur le passé sulfureux de Mohamed Oumouloud qui avant
d’être élu en septembre 2007 député d’Inezgane avait maille partir avec la justice. Selon le quotidien marocain Libération ce dernier avait été accusé par l’Instance nationale de protection de
biens publics (INPBP) de mauvaise gestion durant son mandat de président de l’ancien conseil municipal d’Inzegane. L’incriminé, rapporte Libération, « perd son calme lors de sa comparution au
procès qu’on lui a intenté. Bientôt le verdict qui clôturera un volet du dossier de fraude le plus suivi à Inzegane. La Chambre pénale du tribunal de 1ère instance d’Inzegane a connu le 3
décembre 2007 une importante affluence en raison de l’intérêt que porte l’opinion publique locale au procès. Mohammed Oumouloud comparaissait pour abus de pouvoir conformément à l’article 241 du
Code pénal suite à la plainte déposée par l’actuel conseil municipal qui a relevé, preuves à l’appui, des irrégularités compromettantes, impliquant directement le concerné qui exonérait
illégalement des citoyens de redevances relatives aux permis de construction et de modification (permis N° 16, 56,110, 137, 156 et 180) y compris des citoyens aisés dont lui-même et son fils.
Ces exonérations, ajoute le journal, « ont servi à acheter des voix lors de la campagne électorale de 2002 et à vider les caisses de la commune endettée de près de 9 milliards de centimes. Après
cinq ajournements, la cour a pu enfin entendre, lundi 3 décembre, l’accusé principal et sa défense qui ont rejeté en bloc l’accusation se basant sur le caractère politique de son poste. L’accusé
récuse aussi l’implication d’un de ses adjoints (...) ». Rien que ça.
A la fin de leur plaidoirie, continue Libération, les représentants de la partie civile Mohammed Manouz et Mohammed Tarek Sbaï ont demandé que le prévenu soit reconnu coupable des faits
qui sont retenus contre lui par le tribunal et appliquer la loi, requise également par le procureur général, par la restitution à la commune urbaine d’Inzegane d’un montant évalué à 85613
dirhams. Le jugement sera prononcé le 24 décembre courant [2007 : ndlr]. »
Pour ma part, le rédacteur de ces lignes, je demande à Mohamed Oumouloud de restituer tous les salaires qu’il a perçus du Trésor public depuis qu’il commencé à faire de la politique ; car une
partie de l’argent public provient des impôts que payent les citoyens marocains dont plusieurs centaines sont juifs. A mois que vous fassiez amende honorable en retirant vos propos d’une façon
sincère depuis l’endroit où vous les aviez tenus et que vous aviez souillé.