Investissement étranger au Maroc : Les Saoudiens préfèrent la joint-venture
Les businessmen saoudiens qui investissent au Maroc sont de trois types. Il y a ceux qui s’allient à de
grands groupes scandinaves ou suédois et qui achètent les fleurons de l’industrie du royaume dans les domaines porteurs tels que l’énergie, le tourisme ou créent des entreprises dans les secteurs
également juteux comme l’agroalimentaire. Puis il y a ceux qui agissent souvent en solo mais leurs déclarations fracassantes appuyées par des sommes faramineuses finissent souvent en eau de
boudin. Et enfin il y a la catégorie des snippers qui sont en réalité des hommes de paille d’hommes d’affaires de même nationalité, pleins aux as, mais dont l’odeur de sainteté ne franchit guère
les frontières de la péninsule arabique.
Cette dernière catégorie préfère particulièrement l’investissement qui rime avec la devise « miser le minimum pour empocher le maximum » (en 2006, l’investissement saoudien au maroc n’a guère
dépassé les 30 millions d’euros). C’est pourquoi la forme joint-venture semble leur convenir puisqu’elle a la fâcheuse faculté de ne créer aucun nouvel emploi. Le Saoudien se pointe avec sa
mallette bourrée de dollars, scrute le terrain et finit par dénicher un entrepreneur marocain en mal de financement mais à la tête d’une bonne affaire. Il lui propose alors de mettre du fric dans
les caisses en échange d’une partie du capital, dépassant souvent les 50 %. Cette solution a un double avantage ; dans ce sens que non seulement il ne crée aucun nouvel emploi mais permet au
Saoudien de faire faire à son associé marocain le sale boulot ; à savoir arnaque du fisc et de la CNSS, exploration jusqu’à la corde des employés et autres avanies. Après un certains temps et dès
que la boîte commence à se relever, l’associé saoudien demande une série d’augmentations de capital jusqu’à ce que son associé marocain baisse les bras. Celui-ci se trouve alors devant un méchant
dilemme : Soit vendre ses parts à son associé, soit continuer à voir ces d’actions se diluer à coups d’augmentations de capital. Jusqu’à avoisiner zéro. Moment attendu depuis longtemps par le
Saoudien qui souvent décide de vendre la société et s’envoler vers d’autres cieux encore plus cléments notamment en ce qui est de la législation sur le travail et la fraude fiscale.
Autre forme d’activité qui leur sied comme une ample dishdasha : la franchise avec un goût prononcé pour les enseignes de luxe en difficulté. Là aussi ils n'auront aucun mal à convaincre les
franchiseurs à traiter avec eux arguant du fait que le Maroc qui a démantelé ses barrières douanières regorge d’une main d’œuvre qualifiée et bon marché, corvéable à merci et qui ne dispose
d’aucun recours en cas de conflit.
Enfin, il ne faut pas croire que les businessmen marocains sont tous des anges. Loin s’en faut. Il y en a beaucoup qui feront rougir de jalousie le plus aguerrie des escrocs saoudiens. En tout
cas, un businessman saoudien ne s’associerait jamais avec un Marocain qui lui fera la morale. Amen !